Quatre heures du matin, dans ma chambre, dans mon lit. Je suis étendue, languissante. Trop éveillée pour dormir, pas assez pour faire le moindre geste. Je contemple le plafond. Les volets ne sont pas fermées. Les quelques lumières extérieures éclairent ma chambre et formes de ombres fantasmagoriques : là un enfant sur un nuage, là un crapaud sortant sa langue dévorer une mouche, là encore une sorcière avec son chapeau pointu. Le jeu des nuages en somme, mais en noir.
Dans un coin plus sombre de la pièce, deux silhouettes se distinguent. Deux corps d’hommes. Deux corps aux mensurations parfaites. Deux ombres viriles. Je les fixe longuement, fascinée.
Brusquement, l’une de ces silhouettes se met à bouger. Puis l’autre. Elles se matérialisent et s’approchent doucement vers moi sans un bruit.
J’ai peur, je ne peux pas bouger. Je sens une forte pression dans ma poitrine. Les ombres continuent de s’approcher et grimpent sur mon lit. Je n’aperçois rien de plus que ce que je n’ai vu jusqu’alors : deux silhouettes complètement noires.
L’une d’elle tend sa main vers mon visage. Stupéfaite, je sens cette main sur moi. Puis elle prend ma mâchoire avec vigueur (un peu trop même), tenant mon visage immobile, et ce qui n’est qu’une silhouette d’un visage m’embrasse. Ses lèvres ne sont ni chaudes ni froides, mais la pression de celles-ci se fait sentir.
L’ombre entre sa langue dans ma bouche et je me laisse faire. Je n’ai pas de force pour me débattre et j’ignore pourquoi, je suis passive et inerte.
La deuxième ombre commence à me toucher les cuisses pour monter vers mon entre jambes. Il soulève ma chemise de nuit et commence à enlever ma culotte. Le premier continue à m’embrasser fougueusement pendant que de ses mains, il caresse mes seins. Me voilà complètement à leur merci. Je suis paralysée et effrayée.
La deuxième silhouette enlève complètement ma culotte. J’aperçois son sexe turgescent. Il me pénètre sans discours ni préliminaire. Je n’ai curieusement pas mal. Une douce chaleur apparaît dans mon bas ventre et commence à monter le long de mon corps. La première ombre, après m’avoir embrassée goulûment, présente fièrement son sexe, et sans demander son reste me la entra dans la bouche.
Objet sexuel de deux ombres, et sans moyen de se débattre ou de crier, je suis démunie. Elles continuent sans un bruit. Je sens une chaleur monter, monter, monter encore, prête à exploser.
Les ombres se retirent et commencent à me lécher tout le corps dont mon intimité. Je tremble non de peur mais de plaisir. Toujours paralysée, je me laisse entre ces quatre mains inconnues et expertes. La chaleur intérieure revient de plus belle, elle monte finit par exploser de mille feux.
Les ombres disparaissent alors comme par magie. Je peux bouger : cligner des yeux, respirer sans gêne, étirer mes membres. Je m’assoie brusquement : ma culotte est toujours en place ! C’est donc un rêve! Un rêve érotique éveillé.
Je prends le temps de retrouver mes esprits, me lève et me dirige vers la fenêtre. Assez d’ombre et de silhouette inquiétante pour cette nuit. Je commence à fermer les volets et remarque que ma culotte est trempée. La « chaleur », elle, était bien réelle